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Chapitre 5 - Comments

Avec un peu de retard le chapitre 5 enfin !! Enjoy !! ________________________________________________________________________________________________ Une fois arrivé devant chez moi, la poignée tenue par une main, les clefs dans l’autre je me suis stoppé. Je n’avais pas pensé à mon « petit ami » une seule seconde depuis que j’avais rencontré Eidan. Et tout à coup les images me reviennent. Alex dans les bras d’Hugo. La trahison de l’homme qui partageait ma vie depuis cinq ans et celle de ma chair, de mon sang, mon meilleur ami et mon confident. Je faisais quelques pas en arrière, jusqu’à ce que mon dos touche le mur du balcon. Je fermais les yeux. Comment ont-ils pu me faire une chose pareille ? Depuis combien de temps couchaient-ils ensemble ? Mon frère me détestait-il au point de coucher avec mon amant ? D’ailleurs depuis quand Hugo était-il gay ? Dans mes plus lointains souvenirs, il avait toujours été attiré par des filles jolies mais pas très intelligentes. Bon comme la plupart des mecs hétéro, il aimait plus coucher qu’avoir des relations stables. Et c’était vrai que depuis plusieurs mois il ne m’avait parlé d’aucune aventure, même pas un seul coup vite fait bien fait comme il en a le secret. Non rien de rien. Je ne m’étais pas plus étendu sur le sujet, me disant que son travail l’accaparait trop pour qu’il ait le temps de se divertir. Mais jamais je n’ai vu de garçons dans ses conquêtes … Il m’en aurait parlé s’il avait eu une attirance quelconque pour les garçons, non ? Trop de questions, trop d’incertitudes. Il me fallait des réponses. J’ouvrais les yeux. Je me décidais donc à entrer dans notre appartement. En ouvrant la porte je me retrouvais frapper par un ouragan de souvenirs. Des rires, des nuits de passions, des crises, puis des réconciliations. Notre couple avait tenu cinq longues et belles années, alors pourquoi tout se cassait la figure maintenant. Je n’avais pas su capter les signes avant coureur du désastre qui nous attendait, et nous noierait sans autre forme de procès. Cet appartement nous l’avions acheté avec difficulté. Nos parents nous avaient dit qu’il était temps que nous nous débrouillions par nos propres moyens. Ils n’avaient rien dis au sujet de notre sexualité ou de notre relation. Ils avaient été ce que l’on peut appeler des parents exemplaires, autant de mon côté que de celui d’Alexandre. Travaillant d’arrache pied pour offrir une vie confortable à leurs enfants mais ils avaient tout de même été présents dans nos vies. Hugo nous avait dis que partir du cocon familial aussi jeune c'est-à-dire à 19 ans, relevait de la folie. Mais nous ne l’avions pas écouté, trop amoureux, trop pressés de vivre, trop grande envie d’indépendance. Avant d’avoir cet appartement, nous avons vécu dans une sorte de trou à rat. Puis de petits boulots en petits boulots, nous avons réussi à économiser pour avoir notre chez nous. Un véritable coup de foudre. Un grand appartement, dans un quartier tranquille. Ni trop loin de ma faculté, ni du travail d’Alex. Il était parfait. Il nous correspondait parfaitement et de plus il était à la moitié du prix du marché. Un véritable cadeau. On avait signé le jour même de peur de voir cette merveille disparaître sous notre nez. Le plus dur avait été pour la décoration. Alex et moi avons des gouts vraiment disparates, impossible de trouver quoique ce soit de semblable chez l’un ou chez l’autre. C’est à se demander comment nous avons pu rester si longtemps ensemble. Et dire que je ne le réalisais que maintenant. Tant de travail, tant de patience et de compromis. Tout ça anéantit par son infidélité, tout ça pour du sexe. Je l’espérais, ce n’était pas juste pour ça. Je l’espérais mais je le craignais en même temps. Ça remettrait en cause tout notre couple. Nous sommes nous jamais aimés ? A peine avais-je mis un pied dans l’appartement qu’Alex me sauta dessus, visiblement très en colère. _ Mais où étais-tu ? Je me suis inquiété ! J’ai cru que quelque chose de grave t’étais arrivé ! Et pourquoi tu ne répondais pas à ton portable ? Où as-tu passé la nuit ? Tant de questions en quelques secondes, c’est fatiguant. Le pire de tout c’est qu’il avait l’air sincère. Un vrai comédien. Et puis à l’instant j’avais l’impression d’être hétéro et que ma bonne femme m’attendait avec le rouleau à pâtisserie dans la main parce que j’avais pris une cuite avec mes potes et que je n’étais pas rentré de la nuit. Le truc complètement hallucinant quand on est gay, on s’y attend vraiment pas. _ Alors ? Tu vas finir par me répondre ? Où étais-tu ? Il commençait sérieusement à s’impatienter face à mon mutisme. Et franchement à l’heure qu’il est je n’avais aucune envie d’être gentil et de répondre à ses questions comme un bon toutou. Je lui fis mon plus beau sourire. _ Nulle part qui te concerne. Il me regardait incrédule, avec de grands yeux. _ Comment ça « Nulle part qui me concerne » ? Tu te moques de moi là ? _ Comment va mon frère ? Voila, le combat était amorcé. Une envie de sadisme ce matin mon petit Killian ? Oui ça y ressemble bien. Cette phrase fit comme une massue sur la tête d’Alex. Il était devenu blafard. Il n’était déjà pas très coloré à l’accoutumé mais là on aurait dis un mourant. _ Qu … Euh … Comment veux-tu que je le sache ? _ N’était-il pas ici hier soir ? J’ai prononcé cette question d’un ton froid et détaché. Son regard était devenu vitreux et sa bouche s’était ouverte en grand. _ Je … Euh … Je _ Tu ? Mon regard se fixait dans ses yeux presque vident de toute âme. _ Oui … Euh … il … il est passé récupérer quelques CD. On a un peu discuté. En me disant cela, il avait commencé à passer sa main derrière sa nuque et la frottait avec force. C’était un signe de grande nervosité chez lui. Alex, mon pauvre Alex … Tu ne serais pas capable de me mentir même si ta vie en dépendait. Je le regardais avec dédain. Il devrait avouer. Enfin cela ne servirait à rien car chez moi la rengaine : « faute avouée à moitié pardonnée », n’existait pas. Je suis d’un naturel plutôt rancunier. J’ai bien essayé de changer mais j’ai l’impression que plus les années passent et moins ça fonctionne. Mais à cet instant précis, je ne faisais aucun effort pour essayer de lui pardonner. J’aurais pu lui dire que je savais tout, mais je préférais le voir s’enliser dans ses mensonges, plus tordus les uns que les autres. _ Je ne rappelle pas qu’il nous en avait passé. De quels CD s’agissait-il ? Il se mordait la lèvre inférieure, cherchant rapidement des titres, des groupes de musique pouvant appuyer son mensonge. Mon regard se fait plus intense. Va-t-il continuer à me mentir ou tout avouer ? _ Euh … Et bien … Evanescence, The Servant … Apparemment, il avait choisi la lâcheté. Ça me mettait hors de moi. Alors là, la coupe était pleine. J’avais été patient. Je lui avais tendu des perches, il lui aurait suffit de dire la vérité, aussi difficile soit-elle. Juste dire la vérité. L’être humain a-t-il si peu de fierté pour se laisser mourir à petit feu dans un mensonge ? Je ne reconnaissais même plus l’homme en face de moi. Il avait toujours été le plus courageux de nous deux. Bravant tous les interdis, juste pour pouvoir rêver un peu plus, juste pour qu’on puisse s’aimer un peu plus fort. Etait-ce ton but Alex ? Cherchais-tu à te raccrocher aux petites brides de notre passé pour sauver les meubles ? Mais il était trop tard, bien trop tard. Dans notre ciel étoilé, tu y as apporté un orage. Toi et toi seul. Je serrais les poings, ma colère n’en était que plus grande et je n’arrivais plus à la maitriser. _ ARRÊTES DE TE FOUTRE DE MA GUEULE ALEXANDRE ! Il sursauta et fit un pas en arrière. Depuis que nous sommes ensemble, je ne m’étais jamais énervé, je n’avais jamais haussé le ton ou parlé de façon désagréable. J’ai toujours été d’un caractère plutôt doux et surtout docile. Même si pendant l’acte sexuel j’étais l’actif, au quotidien, on aurait pu facilement croire que c’était l’inverse. Sa réaction était donc parfaitement naturelle face à ma colère, vu que je venais de lui hurler ces paroles. Il réagissait comme un enfant pris en faute, mais après tout n’était-ce pas le cas. _ Que … Que veux-tu dire ? Il continuait cependant à jouer les innocents. S’il cherchait à me mettre encore plus en colère, il y arrivait parfaitement. Mon sang froid légendaire avait pris la fuite en même temps que l’air sécurisant qui régnait en permanence dans l’appartement d’habitude. Alex était encore debout en face de moi, les lèvres légèrement pincées. Je me suis assis sur une des chaises qui ornaient la table de la salle à manger, pour pouvoir commencer mon récit. J’avais besoin de me concentrer pour ne pas m’énerver plus que je ne l’étais déjà. _ Ce que je veux dire ?!? Je vais t’expliquer, vu qu’apparemment tu ne comprends pas. Hier j’ai fini plutôt, un de mes cours avait été annulé. Je me suis dit qu’au lieu de t’appeler pour te dire que j’arrivais, j’allais te faire une surprise. En arrivant j’ai tout de suite remarqué la voiture d’Hugo. Cela ne m’a pourtant pas paru bizarre, en tout cas sur le moment. Mais c’est une fois arrivé dans l’appart’ que j’ai compris que quelque chose n’allait pas. Les lumières étaient éteintes, des vêtements éparpillés un peu partout sur le sol. Je crois qu’à ce moment là mon cœur s’est brisé. Je n’ai pas voulu y croire, alors j’ai couru jusqu’à notre chambre. Une fois devant la porte, mon cœur a raté un battement. Tu criais son nom. Vous vous envoyiez en l’air dans notre lit, dans nos draps et tu jouissais avec son nom à la bouche. As-tu ne serait-ce qu’une seule idée du mal que cela m’as fait ? As-tu pensé une seule seconde à nous pendant que tu baisais avec mon frère ? MON FRERE BORDEL DE MERDE !! Pendant tout mon monologue, il n’avait pas bougé. Son corps tremblait et des larmes silencieuses coulaient déjà depuis quelques secondes sur son visage. Ce visage d’ange que j’aimais tant. Ses perles bleues larmoyantes pourraient faire fondre n’importe quoi, n'importe qui, mon cœur y avait assez succombé pour le savoir. Mais pas cette fois, plus maintenant. Je baissais la tête, soupirais fortement et serrais les mains aussi fort que je pouvais. Sous la pression des émotions qui m’assaillaient et des souvenirs qui remontaient, elles étaient devenues moites. _ Depuis combien de temps vous couchez ensemble ? _ … _ RÉPONDS-MOI ! A ce stade, mon plafond de patience avait été dépassé depuis longtemps et un seul élément pouvait me faire exploser. Je relevais mes yeux pleins d’éclair, voulant croiser le sien, lui empêchant par la même occasion de me mentir un peu plus. Après un moment d’hésitation, il finissait enfin par me répondre d’une voix faible et mal assurée. _ Deux … Deux mois … Je soupirais une nouvelle fois. _ Deux mois … Ils avaient réussi à me berner deux mois entiers sans que ne me rende compte de rien. Ils arrivaient à me sourire, pour me poignarder dans le dos le soir quand Hugo venait chez moi, chez nous. Mais pourquoi ? La trahison d’Alex n’est pas compréhensible mais envisageable, mais mon frère ? Il n’avait aucune raison de me faire du mal … Je n’arrivais pas à comprendre leurs motivations … Ou peut-être qu’il n’y en avait pas en fin de compte, juste la recherche d’un nouveau frisson, du pur plaisir sexuel … _ Killian … je … _ Il serait préférable que tu t’en ailles … _ Que … Quoi ? _ FOUS LE CAMP ! Je te laisse deux heures pour prendre toutes tes affaires. _ Killian … Mais … _ Je ne veux plus vous voir, ni toi ni lui. Si tu ne sais pas où aller, tu n’as qu’à aller chez lui. Quand tu y seras dis lui qu’il n’est plus mon frère. _ Key … S’il te plait … Je t’a … _ TA GUEULE ! FERME-LA ! Je t’interdis de dire que tu m’aime alors qu’il y a à peine quelques heures tu te faisais défoncer par mon propre frère. Maintenant, ramasses tes affaires et barres-toi d’ici. Sans rien ajouter de plus, il s’en alla prendre ses affaires dans cette chambre qui jadis fut la notre. De toute façon que pouvait-il dire de plus ? Tout était là, toutes les preuves. J’aurais sans doute du lui demander pourquoi, mais je n’en avais pas le courage à l’heure actuelle. Pour le moment je ne voulais plus rien entendre et surtout pas sa voix. Je repensais à la nuit que j’avais passé. Pouvait-on dire que je l’avais trompé aussi ? Cela pouvait se voir comme cela, mais pourtant je ne ressentais pas ce sentiment de culpabilité qui vous dégoute de vous-même lorsque vous êtes en faute. Non rien, sauf de la tristesse, une grande peine, de la douleur, mais pas de culpabilité. La question se reposait à nouveau : « Nous sommes nous jamais aimés ? » J’aimerais avoir la réponse, mais plus je cherchais moins j’avais l’esprit clair. Après son départ, je me suis allongé dans notre canapé. J’avais bien pensé à me trainer jusqu’au lit mais rien que le fait d’y penser cela me donnait mal au cœur. J’ai fermé les yeux et je me suis vite endormi. Trop d’émotions pour ces dernières vingt quatre heures.

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